mardi 30 mars 2010

L'enclume ou mon nouveau jeu créatif

Dernièrement, j'ai amorcé avec un ami un jeu pour mutuellement stimuler notre créativité.

L'idée n'est pas nouvelle et s'inspire entre autre du projet DrawForce des artistes des studios BlueSky et de Art by Committee de James Gurney. On choisi un thème (sous la forme d'une phrase lue ou entendue, un mot, une image etc.) et on l'utilise comme point de départ pour créer un dessin, un tableau ou n'importe quoi d'autre. Il n'y a aucune limite et chacun travaille à la mesure de son ambition et de sa disponibilité. Personnellement, c'est un bon prétexte à l'expérimentation et une façon de me mettre délibérément en déséquilibre pour me forcer à penser et créer autrement.

Notre premier défi fut de travailler à partir de la phrase trouvée suivante :

"Un soufflement de forge emplit le firmament;
Et le jour s'éclipsa dans un vomissement d'étincelles, mêlé de tant de nuit et d'ombre
qu'une moitié de ciel en resta longtemps sombre"

Cette phrase étant plutôt descriptive et ne voulant pas trop m'y coller pour finir avec un paysage dramatique prévisible, j'ai pris mon temps et j'ai laissé l'idée venir à moi.
Un jour en la relisant, le mot forge m'a fait penser à l'enclume de mon beau-père qui dort au fond de son garage. Ensuite, les mots ombre, nuit et sombre ont fait le reste... J'étais lancé!

Ma première tentative fut un dessin au conté, un peu à l'image des études fait pour le tableau aux gros caillous. Échec complet.

J'ai finalement décider de me lancer à l'huile en poursuivant avec ma décision récente de travailler plus en transparences. Je suis bien content du résultat et fier surtout d'avoir pris un chemin non-balisé et donc plus risqué.

Voilà le résultat, qui mesure environ 12" x 18":


Avant de vous présenter le travail de mon compatriote, je vais devoir lui demander une petite autorisation...Oui, pour l'instant, ce jeu est entre lui et moi mais, toutes personnes intéressées à y participer peut le faire en me contactant (benoitchartier6@gmail.com) et il me fera plaisir de lui faire parvenir le prochain thème. Plus on est de fous...

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Finalement, voici l'image numérique de mon co-joueur!

samedi 27 mars 2010

Grandes réflexions...

Deuxième étape.
Ce tableau est une expérience intéressante.

J'aime beaucoup le résultat du travail fait en transparence. C'est une approche spontanée qui me plait et honnêtement, c'est presqu'un problème. C'est que ça semble foutre en l'air l'utilité du travail préparatoire dont j'ai récemment vanté les mérites...Ce tableau se porte à merveille et je me suis pourtant lancé avec comme seule idée de peindre quelques gros caillous...

La réponse au "problème" réside dans l'intention, très différente ici de mes autres travaux.
Ici, la spontanéité répondait au désir d'être plus expressif et direct.
Pour mon récent tableau avec les arbres et la tempête, le réalisme primait et exigeait de résoudre les défis liés à l'espace, la lumière et la couleur. Sans plannification, je n'aurais pas encore déposé mes pinceaux. Par contre, cette planification participe selon moi à donner aux tableaux le côté "illustration"qui ne me plait pas.

Alors, je dois faire des études préparatoires oui ou non?

Une part de moi à peur. Une part de moi vaut être rassurée. Elle veut savoir où on va.
Au final, le résultat est presque garanti mais, quelque chose n'y est pas.
Je n'en tire pas le meilleur de moi-même.

Une autre part de moi veut l'expressivité. Avec elle, je me sens libre mais, vulnérable.
Dans l'expressivité pure, l'intention est davantage quelque chose qui se crée au même rythme que l'oeuvre elle-même.
C'est le coeur de l'être qui parle.
Ici, plus de garanti. On saute sans filet. On peux se casser la gueule.
Mais on peux aussi s'envoler.
Manifestement, j'adore le sentiment que procure un saut sans filet.
C'est définitivement une voie que je vais approfondir. Quelque chose en moi le réclame.



dimanche 21 mars 2010

Trouvez-moi des élèves, quelqu'un!

J'ai finalement décider d'offrir mes services de professeur de peinture dans mon bel atelier sur le fleuve. Ma très compétente blonde m'a monté une affiche dans Quarkxpress et je suis allé la placer sur quelques babillards locaux.

On verra bien ce que ça donnera!
Si vous êtes dans les environs de Varennes et que ça vous intéresse, envoyez-moi un mail!

benoitchartier6@gmail.com

Mince alors...

Comment ça commence?

Par une intention.
C'est l'intention qui crée l'énergie qui amorcera le processus.
L'énergie engendre ensuite le premier mouvement et l'oeuvre prend vie.

Mais parfois, avec le travail acharné qui s'échellone sur une longue période de temps, la première énergie, celle-là même qui était la première réponse de l'intention, s'étiole trop.
Alors parfois, l'intention qui nous était si claire au départ n'est plus rendu avec autant de justesse.

J'ai analysé la façon dont je commence, poursuis et finalement termine un tableau.
Il me semble que plus je peaufine, plus je m'éloigne de l'essentiel et alors mes tableaux bascule du côté de l'illustration et ça ne me plait pas.

Pour remédier à cela, je me suis dit qu'il vaudrait mieux:

- Conserver des traces des premiers gestes avec plus de transparences. Bref, limiter le travail en opacité en rendant "visible" la première énergie.

-Limiter ma palette de couleurs. J'ai toujours aimé les tons rabattus et honnêtement, je trouve ça assez poétique. On vise la simplicité.

-Augmenter la cadence, ce qui a l'avantage de participer activement à tuer ma lenteur chronique.

Ayant cela en tête, j'ai fait un essai.
J'ai pris un sujet que j'affectionne particulièrement, les rochers, et j'ai foncé.

Les pigments dillués projettés à grands coups de brosse...
Les gestes vifs, les mouvement plus larges...
De l'élan! Ah, quel plaisir j'ai eu!

Voici deux images de ce premier jet...


samedi 20 mars 2010

Des photos plus meilleures dans l' fond du garage

Au fin fond d'un garage poussiéreux, dans un coin grand comme ma main et collé sur un lavabo plein de peinture se trouve le "studio" de la jeune mais prometteuse photographe Gabrielle Robert.

J'ai du contourner les planches de bois, les outils et quelques vieilles lames de banc de scie avant d'atteindre le coin de travail de Gabrielle qui attend avec impatience le mois de Juillet pour emménager dans un nouvel espace situé au-dessus du garage.

Tout mon retard technologique m'a frappé en plein visage ce jour là...

- "Je n'arrive pas à faire de très bonnes photos avec ma vieille caméra 3 mpx", lui ais-je dit.

- "3mpx? c'est ce qui vient avec les cellulaires aujourd'hui...", m'a t-elle répliquée.

- "Shit..."

La session s'est bien déroulée, malgré le manque d'espace qui forcait quasiment Gabrielle à grimper dans le lavabo pour cadrer les grands formats. Maintenant que j'y pense, j'aurais vraiment dû prendre quelques photos des lieux aussi...

Alors voilà les résultats...
Ha oui! J'ai aussi fait photographier deux tableaux faits il y a quelques années qui étaient cachées chez ma belle-mère...
Merci encore à Gabrielle pour son bon travail!




mercredi 17 mars 2010

Éclairage d'atelier revu et corrigé

Tous les peintres le savent: il faut bien éclairer son atelier.
Je me suis récemment rendu compte que le mien ne l'était pas. Ça fait pourtant trois ans que j'utilise les mêmes Flood lights, mais c'est récemment que j'ai remarqué deux problèmes.

Deux de mes tableaux récents, qui contenaient chacun des sections riches en jaunes, étaient étrangement "acides" lorsqu'observés hors de l'atelier. Utilisant rarement le jaune de façon aussi forte, je n'y avais jamais fait attention avant. Pourtant, il est vrai, certains de mes tableaux me paraissaient plus froids et mornes sur le mur du salon mais je mettais cela sur le compte d'un éclairage ambiant mal adapté. Je me disais aussi que ce sera la responsabilité de l'acheteur d'éclairer l'oeuvre de façon à le mettre en valeur. Humm...ouuuuin.
Mais franchement, vous en connaissez beaucoup des gens qui ont des spotlights directionnelles de 90 watts au plafond, au cas où ils acheteraient un gros tableau de 3' x 6' ?

J'ai du me rendre à l'évidence: mes spots étaient à la fois trop forts et trop "chauds".
Ils amplifiaient sournoisement les contrastes par leur puissance et posaient un agréable mais traître filtre jaune sur les surfaces.

Résultats? En atelier, wow ; ailleurs, bof...

Après quelques recherches sur le net, il semblait que le meilleur éclairage artificiel était le fluocompacte dit "full spectrum": une température de couleur de 5000k lié à un indice CRI(Color Rendering Index) de plus de 80.
Bon, c'est un peu technique tout ça mais en gros, c'est une lumière plus blanche et plus froide qui conserve les qualités des couleurs observées.

J'ai donc fait le changement...


Évidemment, j'ai ensuite soumis mes plus récent travaux à mon nouvel éclairage (avec une pointe d'anxiété) et malheureusement, leur défauts m'ont sautés aux yeux: trops froids et pas assez contrastés.

Ensuite:

Groooos soupir.
Petite déprime.
Encore un gros soupir.
Trois grandes inspirations...
O.k., ça va mieux.

J'ai finalement remis mon grand 28' x 30' préalablement "fini" sur le chevalet....(non!!!!)
Ces ajustements valent le coup, croyez-moi.
C'est mieux, vraiment.

En passant, comme promis, j'ai fait faire des photos avec une bonne caméra.
Voilà donc le fameux tableau, avant les nouvelles modifications.

Je le re-termine et je vous fait voir le résultat bientôt...